Le syndrome du clown triste

Publié le par Francky..



Le spectacle est terminé. Il fait un dernier tour de piste, dans le silence assourdissant de la salle vide. Salue, une fois encore, son improbable public d’ombres et de murmures.

 

Le clown est triste.

 

La lumière est partie avec les derniers éclats de rire, avec les derniers regards. Il observe les rangées de sièges, cherchant des yeux dans lesquels se refléter.

 

Le clown est triste.

 

Le dernier rappel est loin. Les acrobates et les dresseurs sont partis. Les magiciens et les jongleurs les ont suivis. Il est seul au milieu de sa vie. Seul.

 

Le clown est triste.

 

Les trapèzes ne se balancent plus là-haut. L’amour a changé de berceau. Il écrase une larme et son maquillage coule à présent. Le masque tombe.

 

Le clown est triste.

 

Le sable du sol comme linceul. Les genoux plantés, les doigts dans sa chevelure à la couleur dépassée. Il a l’air fané, comme lassé.

 

Le clown est triste.

 

La joie figée au visage ne cache plus rien. Les brumes de son âme l’enveloppent et l’entraînent. Il lève la tête vers l’infini avec un ultime sourire.

 

Le clown est mort.


Publié dans Créations textuelles

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article